Maladie d’Alzheimer et aromathérapie

Les huiles essentielles peuvent-elles se montrer pertinentes dans le cadre de la maladie d’Alzheimer ?

C’est une question complexe tant il y a de choses à prendre en compte. Mais oui, elle peuvent être d’une grande aide, même si elles ne font pas de miracle. Le nombre d’études explorant l’utilisation des huiles essentielles augmente d’autant plus qu’à ce jour il n’existe aucun traitement. La recherche est donc très active sur le sujet.

Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?

C’est une maladie neurodégénérative qui touche la mémoire et différentes fonctions cognitives comme le langage, le raisonnement ou l’apprentissage. C’est généralement la mémoire à court terme qui est touchée en premier. On commence à oublier ce qui vient de se passer ou simplement des choses apprises récemment.

C’est une dégénérescence lente des neurones puisqu’il peut se passer 25 ans entre le début de la maladie et l’apparition des premiers symptômes. Cette dégénérescence est provoquée par deux molécules naturellement présentes dans le cerveau qui s’accumulent de manière anormale en plaque.

Le peptide bête-amyloïde, responsable des plaques dites amyloïdes. L’accumulation devient toxique pour les cellules nerveuses.

La protéine tau qui est une protéine de structure des neurones et qui se retrouve modifiée dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, entrainant une désorganisation des neurones et une accumulation de filaments qui finit par détruire les neurones.

Existe t-il un traitement ?

À ce jour, il n’existe aucun traitement. Ce qui fait que la recherche se focalise beaucoup sur la prévention et sur le ralentissement de la dégénérescence. La prévention reste compliquée dans la mesure où les symptômes peuvent apparaitre 25 ans après le début de la maladie. Une durée qui rend les essais sur la prévention difficiles.

Pour ralentir la dégénérescence, la thérapeutique travaille essentiellement sur 3 axes.

Les anticorps monoclonaux

Ce sont tous les médicaments finissent par « mab » pour monoclonal antibody.

Les inhibiteurs de cholinestérases

Le système cholinergique est constitué des cellules nerveuses ayant des récepteurs au neuromédiateur, qu’on appelle acétylcholine. L’acétylcholine est produite dans les neurones puis émise dans la fente synaptique pour activer les récepteurs d’un autre neurone. Une fois le récepteur activé, il est important d’enlever l’acétylcholine du récepteur. C’est ce que fait l’acétylcholinestérase, une enzyme qui redécoupe l’acétylcholine afin de pouvoir la recycler.

Dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, on constate une réduction de concentration dans la fente synaptique de l’acétylcholine. Pour faire remonter la concentration en acétylcholine, on utilise des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase. Ce qui fait que l’enzyme détruira moins d’acétylcholine.

Pour avoir un ordre d’idée, l’acétylcholinestérase dégrade 5000 molécules d’acétylcholine par seconde. Inhiber son action permet donc de retrouver des concentrations presque normales d’acétylcholine dans la fente synaptique.

Pour avoir plus d’infos sur les neurotransmetteurs, vous pouvez regarder cette vidéo.

Les antagonistes des récepteurs NMDA

Les récepteurs NMDA sont des récepteurs importants pour la mémoire et la plasticité synaptique. On pourrait penser qu’un antagoniste des récepteurs NMDA n’est pas pertinent dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’une trop forte excitabilité des neurones par les récepteurs NMDA peut conduire à la mort du neurone. Or on cherche à les préserver dans le contexte de la maladie. D’où l’utilisation d’un antagoniste des récepteurs NMDA, la mémantine, pour préserver les neurones d’une trop grande excitabilité.

Quelles huiles essentielles pour la maladie d’Alzheimer ?

En aromathérapie, on travaillera essentiellement avec les huiles pouvant inhiber l’acétylcholinestérase. Néanmoins le 1,8 cinéole sera également aussi très présent grâce à sa capacité à réduire l’inflammation provoquée par les plaques du peptide bêta-amyloïde. C’est la raison pour laquelle les huiles à cinéole, comme le romarin à cinéole ou l’eucalyptus globulus, font l’objet de plusieurs études.

L’essence de citron

Régulièrement utilisée en Ehpad en diffusion pour améliorer l’humeur, masquer certaines odeurs et assainir l’air ambiant dans un contexte épidémique, il s’avère également que l’essence de citron possède des propriétés inhibitrice de l’acétylcholinestérase.

L’huile essentielle de myrte

L’étude ci-dessous a testé les capacités d’inhibition de l’acétylcholinestérase de l’huile essentielle complète et de chacun de ces principaux constituant. Ce qui permet de voir que le 1,8 cinéole, l’alpha-pinène et l’acétate de myrtényle sont trois composés inhibiteur de l’acétylcholinestérase.

L’huile essentielle de menthe poivrée

C’est l’huile essentielle qu’on respire pendant les cours pour éviter de s’assoupir et retrouver un peu de concentration ! C’est presque naturel de la retrouver dans cette sélection !

L’huile essentielle de romarin à cinéole

C’est une huile essentielle de plus en plus étudiée pour préserver les fonctions cognitives.

L’huile essentielle d’eucalyptus globulus

Une autre huile essentielle riche en cinéole.

L’huile essentielle de pin d’Alep

Autres références scientifiques

Ressources sur la maladie d’Alzheimer

Publié par PhytoGenfi

Formé à l'école des plantes de Paris, j'ai à coeur de transmettre la passion et le savoir des plantes médicinales. C'est l'objet de mon site

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