Comme beaucoup de choses, si la pensée positive a été tendance à une époque, ce qui l’est maintenant c’est de la critiquer. On voit donc de plus en plus d’ouvrages et de conférences visant à combattre l’injonction au bonheur. La pensée positive étant vue comme un des moyens d’y parvenir, elle se retrouve de fait critiquée. Mais avant de la critiquer elle est d’abord redéfinie et caricaturée par le simple mantra « je vais bien tout va bien ». Une caricature qui fait sens si on considère que la pensée positive n’est qu’une négation des réalités de la vie, une sorte d’aveuglement dans lequel on s’efforce de voir le verre à moitié plein en toutes circonstances.
Mais est-ce bien ça la pensée positive ?
Me considérant comme un adepte de la pensée positive, il me semble important d’expliquer ce que je mets derrière ces mots. Bien évidemment, la pensée positive n’a rien à voir avec un mantra. Elle se réfère plus à une attitude mentale, une façon d’être. Notre expérience de la vie repose sur deux choses, les situations que nous traversons, sur lesquelles nous n’avons pas toujours de prise et l’état d’esprit avec lequel nous décidons de faire face. Et sur ce dernier nous avons bien évidemment plus de latitude.
C’est dans notre façon de penser et de nous relier à l’expérience que la pensée positive trouve un sens. Il ne s’agit pas de tout positiver jusqu’à l’absurde, mais d’avoir une vision, une attitude apte à chercher le meilleur chemin possible. Avec en trame de fond cet aphorisme si juste de Marc-Aurèle :
Avoir la force d’accepter ce qui ne peut changer, le courage de changer ce qui peut l’être et la sagesse de pouvoir distinguer entre les deux.
La pensée positive c’est aussi cette capacité à réaliser qu’à chaque seconde nous pouvons prendre un nouveau départ. Que chaque jour est le premier jour du reste de notre vie pour paraphraser le titre d’un livre. Que l’instant présent n’est pas un moment de béatitude ridicule qui nous invite à brûler la chandelle par les deux bouts, mais plutôt à comprendre que l’instant présent est le seul moment où on peut agir, le seul moment où on peut être la cause des effets auxquels on aspire.
La pensée positive est aussi une forme de résilience, une forme d’adversité qui fait que quoi qu’il arrive on veut continuer à faire des choix, même si ce choix est juste d’accepter ce qu’on ne peut changer.
On est donc loin du mantra « je vais bien tout va bien » mais plutôt dans une dynamique mentale qui vise à nous interroger sur ce que nous pouvons faire de mieux par rapport à une situation donnée. Ce qui n’exclue pas les peines, les joies et les autres émotions.
La pensée positive c’est aussi se faire confiance, confiance dans notre attitude à rebondir. Et pour finir sur un autre aphorisme :
L’oiseau n’a pas confiance dans la branche sur laquelle il se pose, il a confiance dans ses ailes.