Le thym est aussi incontournable en phytothérapie qu’en cuisine ! Dans ce qui va suivre on ne parlera pas de son huile essentielle qui requière bon nombre de précautions d’emploi mais simplement de son usage en tisane. L’huile essentielle de thym étant chémotypée (la composition chimique diffère suivant le lieu de récolte), elle fera l’objet d’un article à part entière. Et c’est d’ailleurs dommage que l’huile essentielle tende à faire oublier les vertus du thym pris en tisane. Le thym en phytothérapie est d’un emploi beaucoup plus simple et sécuritaire qu’en aromathérapie.
Présentation botanique
Son nom latin Thymus vient du nom grec de la plante Thumôs qui viendrait lui-même de Thuo qui veut dire parfumer. Ce n’est pas certain mais le thym pourrait avoir un lien avec une plante utilisée par les égyptiens pendant la toilette des morts, une plante nommée Than.
Le thym, Thymus vulgare, est un sous-arbrisseau de la famille des Lamiaceae, famille riche en plantes aromatiques. Il se trouve essentiellement dans le bassin méditerranéen dont il est emblématique. Une plante qu’on pourrait presque associer aux romans de Pagnol tant les deux sont emblématiques de la culture provençale !
Le thym est une plante vivace, c’est-à-dire qu’un pied survit plusieurs années. Plus il vieillit plus la base de ses tiges est ligneuse, c’est-à-dire que la base de la tige se transforme en bois. Cette transformation est due à la lignine qui est une biomoléculle qui constitue le bois. Le thym aime les endroits plutôt secs dans lesquels ne stagnent ni l’eau ni les matières organiques. Il aime la garrigue, le maquis, la rocaille, bref le sud !
Ses feuilles sont petites, lancéolées et ont tendance à s’enrouler sur les bords. Ses fleurs sont également petites, généralement blanches ou roses regroupées en tête globuleuse.
Ce sont les feuilles débarrassées des tiges qu’on utilisera en phytothérapie.
Propriétés médicinales
Un bon moyen de se rappeler les propriétés principales du thym est de se dire que c’est une plante aromatique qu’on utilise en cuisine. Qui dit cuisine dit système digestif, et c’est une bonne plante digestive. Elle est stomachique, carminative (contre les gaz), vermifuges, antibactérienne intestinale.
Quant à ses arômes, ils nous rappelleront que c’est une bonne plante du système respiratoire. C’est d’ailleurs une plante indissociable de l’hiver tant elle apporte de bienfaits à notre système respiratoire aussi bien en préventif qu’en curatif. C’est une plante antiseptique des voies respiratoires, antitussive, antispamodique bronchique et astringente, ce qui tend à resserrer les muqueuses enflammées. Elle est expectorante, c’est à dire qu’elle va aider à sortir les mucosités des bronches, ce qui va limiter la toux.
Mais ce n’est pas tout, le thym est un tonique général bien utile en cas de fatigue et surmenage, c’est une plante stimulante et fortifiante. On le conseille même en cas de baisse de libido.
Sont côté antiseptique le rend aussi très utile pour désinfecter une plaie. Il suffit de faire une décoction très concentrée pour nettoyer les plaies, mettre sur des furoncles, des mycoses, des aphtes.
C’est aussi une plante très utile contre les infections urinaire et elle peut facilement s’associer à la bruyère et à la busserole dont j’ai parlé ici.
C’est ce qui rend le thym très intéressant, car si on en a dans notre cuisine il peut rendre de grands services. Pour le prendre, rien de plus simple, il faut compter environ une cuillère à café par tasse. On fait infuser 10 minutes à couvert pour ne pas perdre les huiles essentielles qui seront extraites pendant l’infusion.
Comme je le disais en introduction, le thym utilisé en tisane est beaucoup plus facile d’emploi. Il n’a quasiment pas de contre indication. On évitera par manque d’études sur le sujet de le donner en cas de grossesse ou d’allaitement. La littérature fait mention de quelques cas d’allergies mais ça reste rare.
Des études récentes (2019) donnent au thym des propriétés lui permettant d’être envisagé dans la prévention de l’ostéoporose.
Le thym n’a peut-être pas fini de dévoiler tous ses secrets mais ce qui est sûr c’est qu’en avoir dans sa cuisine, sera toujours une bonne chose.
ELBAHNASAWY A.S. et al., The Impact of Thyme and Rosemary on Prevention of Osteoporosis in Rats, J Nutr Metab., 2019 Mar 31; 2019: 1431384.
AMIRGHOFRAN al., Immunomodulatory activity of the water extract of Thymus vulgaris, Thymus daenensis, and Zataria multiflora on dendritic cells and T cells responses, J Immunoassay Immunochem., 2012; 33(4): 388-402.
AMIRGHOFRAN Z. et al., In vitro immunomodulatory effects of extracts from three plants of the Labiatae family and isolation of the active compound(s), J Immunotoxi- col., 2011 Oct-Dec; 8(4): 265-73.