Scrofulaire noueuse

C’est une plante qui remplace avantageusement l’harpagophytum mais malheureusement, elle est moins connue alors qu’elle est plus efficace.

Nom commun : Scrofulaire noueuse
Nom scientifique : Scrophularia nodosa
Famille : Scrophulariaceae

Description botanique

  • Apparence générale : La scrofulaire noueuse est une plante herbacée vivace.
  • Taille : Elle peut atteindre 30 à 120 cm de hauteur.
  • Tige : Tige carrée, souvent noueuse.
  • Feuilles : Les feuilles sont opposées, ovales à lancéolées, avec des bords dentelés.
  • Fleurs : Les petites fleurs sont regroupées en panicules. Elles sont tubulaires, de couleur verte à brun rougeâtre.
  • Fruit : Les fruits sont des capsules qui contiennent de nombreuses petites graines.

Habitat et répartition

  • Répartition géographique : On la trouve principalement en Europe et en Asie occidentale.
  • Habitat : Elle pousse dans les endroits humides, les lisières des bois, les fossés et les prairies humides.

Utilisation et propriétés

  • Usages traditionnels : La scrofulaire noueuse a été utilisée en médecine traditionnelle pour traiter diverses affections cutanées et inflammatoires. Elle était réputée pour traiter les scrofules, une forme de tuberculose des ganglions lymphatiques.

Écologie

  • Pollinisation : Les fleurs sont pollinisées par les insectes, principalement les abeilles et les bourdons.
  • Importance écologique : Elle fournit nectar et pollen aux insectes pollinisateurs et joue un rôle dans les écosystèmes humides.

Culture et entretien

  • Sol : Elle préfère les sols humides et riches en matière organique.
  • Exposition : Elle se développe bien à l’ombre partielle ou au plein soleil.
  • Entretien : Peu exigeante, elle nécessite peu d’entretien une fois établie.

Comparatif : Scrofulaire noueuse vs Harpagophytum

1. Efficacité thérapeutique

Scrophularia nodosa (Scrofulaire noueuse) :

  • Propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes : La scrofulaire contient des glycosides iridoïdes comme l’aucubine, le catalpol et le harpagoside qui présentent des effets anti-inflammatoires et antibactériens significatifs (Ahmad et al., 2012).
  • Effet spasmolytique : Les extraits de scrofulaire montrent des effets spasmolytiques utiles pour soulager les crampes et les spasmes intestinaux (Ahmad et al., 2012).
  • Cicatrisation des plaies : Les glycosides iridoïdes isolés de la scrofulaire favorisent la croissance des fibroblastes, améliorant ainsi la cicatrisation (Stevenson et al., 2002).

Harpagophytum procumbens (Griffe du diable) :

  • Anti-inflammatoire et analgésique : L’harpagophytum est reconnu pour ses propriétés anti-inflammatoires et analgésiques, principalement attribuées à l’harpagoside (Kaszkin et al., 2004).
  • Traitement des douleurs lombaires : Des études montrent que l’extrait d’harpagophytum est efficace pour réduire la douleur et améliorer la mobilité chez les patients souffrant de douleurs lombaires chroniques (Chrubasik et al., 1999).
  • Neuroprotecteur : Des effets neuroprotecteurs ont également été observés, en particulier contre les dommages induits par les peptides amyloïdes (Ferrante et al., 2017).

2. Impact environnemental

Scrophularia nodosa (Scrofulaire noueuse) :

  • Facilité de Culture : La scrofulaire est plus facile à cultiver et à utiliser. Elle ne nécessite pas de conditions spécifiques extrêmes et peut être cultivée dans des environnements variés.
  • Durabilité : La scrofulaire n’est pas sujette à des problèmes de surexploitation ou de dégradation de l’habitat naturel comme l’harpagophytum.

Harpagophytum procumbens (Griffe du diable) :

  • Surexploitation : La demande élevée a conduit à une surexploitation de la plante, particulièrement en Namibie, entraînant des préoccupations sur la durabilité et la préservation de l’espèce (Mncwangi et al., 2012).
  • Difficulté de culture : L’harpagophytum est difficile à cultiver, et les méthodes de culture in vitro rencontrent des problèmes tels que la nécrose des apex (Jain et al., 2009).

3. Considérations humaines

Scrophularia nodosa (Scrofulaire noueuse) :

  • Accessibilité : Facilement accessible et cultivable dans divers environnements, ce qui peut réduire les coûts et augmenter la disponibilité pour les populations locales.
  • Sécurité : Utilisée traditionnellement sans rapport significatif d’effets indésirables graves.

Harpagophytum procumbens (Griffe du diable) :

  • Importance culturelle : Utilisé traditionnellement dans les cultures locales du sud de l’Afrique pour une variété de traitements médicinaux.
  • Efficacité validée : Des études ont validé son efficacité, en particulier pour les troubles musculo-squelettiques, mais la sur-récolte pose des problèmes de durabilité et d’éthique (Mncwangi et al., 2012).

En termes de durabilité environnementale et de facilité d’utilisation, la Scrofulaire noueuse apparaît comme une option plus viable par rapport à l’Harpagophytum . La scrofulaire est plus facile à cultiver, ne présente pas de risques de surexploitation, et possède des propriétés thérapeutiques comparables, notamment anti-inflammatoires et antibactériennes.

Quelle partie utiliser ?

Les iridoïdes, bien que bénéfiques pour la santé, sont des composés sensibles qui peuvent être affectés par le processus de préparation et de stockage des tisanes. La scrofulaire noueuse contient plusieurs iridoïdes bioactifs, tels que l’aucubine, le catalpol, et le harpagoside. Pour maximiser les bienfaits thérapeutiques tout en préservant la stabilité de ces composés, il est crucial de comprendre quelles parties de la plante sont les plus appropriées à utiliser et sous quelle forme galénique.

1. Feuilles séchées pour des tisanes

Pertinence :

  • Les feuilles de Scrophularia nodosa contiennent des concentrations significatives d’iridoïdes et de composés phénoliques, ce qui les rend potentiellement utiles pour la préparation de tisanes (Crișan et al., 2009). Cependant, la stabilité des iridoïdes dans les feuilles séchées peut être affectée par l’humidité, la lumière et la chaleur.

Stabilité :

  • Les iridoïdes comme l’aucubine et le catalpol sont relativement stables dans les feuilles séchées lorsqu’elles sont conservées dans des conditions appropriées (à l’abri de la lumière, de l’humidité et à des températures modérées). Cependant, leur dégradation peut être accélérée par des conditions de stockage inappropriées.

2. Partie optimale à utiliser

Fleurs :

  • Les fleurs de Scrophularia nodosa montrent des niveaux élevés de harpagoside et d’autres glycosides iridoïdes. Selon une étude, les fleurs de plantes in vitro présentaient la plus haute concentration de harpagoside (Sesterhenn et al., 2007).

Feuilles :

  • Les feuilles de Scrophularia nodosa, à la fois des plantules in vitro et des plantes cultivées en plein champ, contiennent des niveaux significatifs d’aucubine et de catalpol. Les feuilles des plantes cultivées en plein champ montrent des niveaux plus élevés de ces iridoïdes (Sesterhenn et al., 2007).

Tiges :

  • Les tiges contiennent également des iridoïdes, mais en concentrations généralement plus faibles par rapport aux feuilles et aux fleurs.

3. Forme Galénique Optimale

Extraits hydro-alcooliques :

  • Les extraits hydro-alcooliques sont une forme galénique courante qui permet de conserver les iridoïdes avec une bonne stabilité. Ils peuvent être utilisés pour des préparations orales et topiques, garantissant ainsi une meilleure biodisponibilité et une stabilité prolongée des composés actifs.

Poudres de plantes séchées :

  • Les poudres de feuilles et de fleurs séchées peuvent être utilisées pour des préparations telles que des tisanes, à condition qu’elles soient bien conservées. Cependant, les extraits hydro-alcooliques restent préférables pour garantir une meilleure stabilité des iridoïdes.

L’utilisation des feuilles séchées de Scrophularia nodosa pour des tisanes est pertinente, mais il est essentiel de garantir des conditions de stockage appropriées pour maintenir la stabilité des iridoïdes. Les fleurs et les feuilles sont les parties les plus riches en composés bioactifs, avec une préférence pour les extraits hydro-alcooliques comme forme galénique optimale pour préserver l’efficacité thérapeutique.

Publié par PhytoGenfi

Formé à l'école des plantes de Paris, j'ai à coeur de transmettre la passion et le savoir des plantes médicinales. C'est l'objet de mon site

Un avis sur « Scrofulaire noueuse »

  1. Merci pour cet article Très intéressant. On peut aussi faire un macérat huileux avec les feuilles, que j’ai trouvé efficace pour moi-même en massage sur les douleurs de l’arthrite.

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