
Comme beaucoup d’entre vous j’aime contempler la nature. M’assoir sur un rocher, au pied d’un arbre ou dans un champ et contempler cette nature qui m’accueille. C’est impressionnant tout ce qui me passe par la tête à ce moment là ! Je suis fasciné par cette beauté, cette immensité, cette forme de perfection qu’elle manifeste. Je me sens à ma place et c’est certainement pour ça que j’aime randonner. J’aime à me dire que je ne fais plus qu’un avec la nature. Jusqu’au jour où j’ai réalisé qu’en fait j’en étais totalement déconnecté !
C’est au cours d’une de mes randonnées que j’en ai vraiment pris conscience. Oui j’aime la nature, mais j’aime quelque chose que je ne connais pas ! Je suis entouré de plantes mais à part l’ortie et le pissenlit je n’en connais quasiment pas. D’un coup je me sens vide ! S’il m’arrivait quelque chose je serais incapable de savoir quelles plantes manger ou quelles plantes utiliser pour me soigner en cas de blessure. Et ce n’est pas mon couteau que j’emporte toujours avec moi qui m’aidera !
Je vis ce vide comme une frustration. Moi qui aime tant apprendre, qui suis curieux de toutes formes de savoir, dès qu’il s’agit de nature je suis vide. Comment ai-je pu ne pas voir à quel point la nature avait des choses à m’apprendre ! La nature est une encyclopédie dont je me contentais de lire la couverture…
Ce jour marquera ma vie à jamais, car c’est ce jour là que j’ai décidé d’apprendre. Apprendre les plantes sauvages, apprendre leurs utilisations, apprendre le savoir des anciens. Je ne savais pas encore comment, mais ma décision était prise. Je ne voulais plus me promener dans une nature inconnue.
Quelques stages de découverte, et quelques livres achetés au hasard ne me suffisaient plus. Car plus je plongeais dans cette connaissance de la nature, plus ma boulimie de savoir grandissait. J’ai finalement décidé de m’inscrire à l’Ecole des plantes de Paris qui propose une formation en 3 ans. Bien évidemment il est impossible de tout apprendre en 3 ans, mais pendant ces 3 ans j’ai construit une base solide sur laquelle je peux encore m’appuyer aujourd’hui pour continuer à apprendre de manière plus autonome. 3 ans qui m’ont donné les clés pour comprendre les plantes.
Ce qui a changé aujourd’hui c’est que je ne me promène plus dans la nature comme avant. Je marche plus lentement, je vais à la rencontre des plantes que je connais et reconnais. Si une plante m’est inconnue, je prends le temps de faire connaissance. Je la prends en photo, je cherche ses critères d’identification pour en déterminer le nom et l’espèce. Là où je ne voyais que des plantes indifférenciées, je vois maintenant une immense variété, une richesse, je vois des plantes comestibles, des plantes médicinales, des plantes qu’il est préférable de ne contempler qu’avec les yeux, bref je trouve la nature infiniment plus belle !
Mais surtout, enfin je ressens cette connexion, quand je m’assois dans la nature, je ne me contente plus de la contempler, j’en fait partie…