Quand on parle de gingembre, on pense souvent à 2 choses : la cuisine d’Asie et ses prétendues propriétés aphrodisiaques. En général on le connaît sous sa forme « brute » c’est-à-dire sous forme de rhizome mais on en tire également une huile essentielle qu’il est intéressant de connaître.
Le gingembre est une plante de la famille des Zingiberaceae, une famille qui contient environ 1500 – 1600 espèces dont on connaît au moins deux autres membres, le curcuma et la cardamome. Le nom latin du gingembre est Zingiber officinale. Nom latin qui montre qu’on est depuis longtemps conscient de ses propriétés thérapeutiques. Et longtemps n’est pas un vain mot car on trouve trace de son utilisation sur plus de 3000 ans d’histoire. Même les égyptiens l’utilisaient ! Il est tellement cultivé depuis longtemps, qu’il n’existe pas d’endroit où il pousse naturellement. Il faut dire que côté reproduction le gingembre utilise peu la voie sexuée car il fait rarement des fleurs. Il préfère se reproduire par voie végétative à partir de son rhizome. On s’accorde toutefois pour dire qu’il est originaire de l’Inde.
Son nom viendrait du mot sanskit « srngavera » qui signifie « en forme de corne ». Transformé ensuite en zangabil par les arabes puis en zingiberis par les grecs avant de prendre enfin sa forme latine Zingiber. Son nom retrace presque à lui seul son histoire !
C’est le rhizome qu’on utilise. Pour rappel, un rhizome n’est pas une racine mais plutôt une tige souterraine ayant la particularité de pousser à l’horizontal et à partir de laquelle pourront partir d’autres tiges cette fois-ci verticales. Le rhizome sert également de réserve (généralement de l’amidon) et est donc généralement riche en nutriments et principes actifs. C’est également le rhizome qu’on distillera pour obtenir l’huile essentielle de gingembre.
Comme beaucoup de plantes, sa composition chimique change en fonction de son lieu de culture. Son huile essentielle aura donc une composition très variable en fonction du lieu de culture. Quoi qu’il en soit, on préfèrera une huile essentielle distillée à partir de la racine fraîche.
Composition chimique
La petite odeur citronnée qu’on retrouve quand on sent l’huile essentielle de gingembre n’est pas un hasard, elle contient en effet plusieurs aldéhydes terpéniques comme le génanial, le néral, le citronellal. Mais la composition est dominée par les sesquiterpènes. Si les familles chimiques ne vous sont pas familières, n’hésitez pas à consulter la vidéo qui leur est consacrée. Comme l’huile essentielle de gingembre n’est pas vraiment normalisée, on ne s’attardera pas trop sur sa composition chimique.
Propriétés de l’huile essentielle de gingembre
C’est une huile de la sphère digestive très indiquée en cas de constipation, mais également de flatulences et ballonnements. En médecine chinoise on dit qu’elle ramène de la chaleur dans le foie quand celui-ci ne fait plus son travail correctement. Et si je le souligne ici c’est parce qu’ il est facile de sentir le côté réchauffant du gingembre quand on en consomme du frais. On l’utilisera donc facilement dans de nombreux cas de troubles digestifs et il fera des merveilles contre la constipation ! Quelques gouttes diluées dans une huile végétale en massage sur le ventre plusieurs fois par jour relanceront sans problème le transit.
L’huile essentielle est également antinauséeuse et ça a été démontré dans plusieurs études. En cas de nausées dues au mal des transports ou autres, on peut soit respirer directement une ou deux gouttes déposées sur un mouchoir soit en consommer une goutte sur de la mie de pain ou un comprimé neutre.
Pour les nausées de début de grossesse, il est préférable d’utiliser le gingembre frais ou l’huile essentielle de citron, comme je l’indique dans cette vidéo.
La présence d’aldéhydes terpéniques est certainement à l’origine de ses propriétés anti-inflammatoires et antalgiques qui rend l’huile essentielle de gingembre intéressante dans le traitement des rhumatismes. On pourra donc l’intégrer facilement dans des synergies dédiées aux douleurs de l’appareil ostéo-musculaire.
Concernant ses propriétés aphrodisiaques, il est à noter qu’il y a une confusion entre le problème d’érection souvent consécutif à un problème circulatoire et les problèmes de libido qui sont une absence de désir. Le gingembre agit surtout sur la partie mécanique, il ne fera pas de miracle sur l’absence de désir. En effet, il va agir comme vasodilatateur pour faciliter la fonction érectile. Il est certainement utile de préciser que l’huile essentielle de gingembre ne s’applique pas directement sur le sexe…. De plus, il est nécessaire de la diluer pour éviter les problèmes de dermocausticité. On appliquera plutôt une ou deux gouttes diluées dans 5 à 10 gouttes d’huile végétale et on massera le long de la colonne vertébrale en insistant plutôt sur le bas du dos.
Concernant les précautions d’usages, il y en a peu. On veillera à la diluer pour les usages cutanés. On la déconseille pendant la grossesse par principe de précaution puisqu’il existe peu d’études sur le sujet. On peut toutefois envisager d’en consommer du frais dans le cadre de l’alimentation.