Hypertension et phyto-aromathérapie

L’hypertension touche malheureusement beaucoup de monde. Une tension artérielle élevée de manière continue peut avoir des répercutions graves voire très graves sur la santé. Fort heureusement il existe des médicaments qui permettent de la maintenir à un niveau acceptable pour le corps.

La phyto-aromathérapie offre également plusieurs réponses qui peuvent dans certains cas éviter la réponse médicamenteuse et dans d’autres cas réduire la dose de médicaments journalière.

Mais avant de découvrir ensemble les outils de la phyto-aromathérapie il est important de comprendre que ce qui va suivre ne se substitue pas à un traitement médical et qu’on n’arrête pas un traitement contre l’hypertension sans avis médical. Votre médecin sera à même de vous indiquer, parmi les plantes et les huiles présentées ici, celles qui sont compatibles avec votre traitement et il sera à même d’ajuster les doses de votre traitement actuel pour qu’il puisse se combiner avec les solutions données dans cet article.

Comprendre l’hypertension

La tension artérielle dépend de plusieurs facteurs. Le plus évident est le rythme cardiaque. Le deuxième facteur c’est le volume de sang éjecté à chaque battement de coeur et le troisième c’est la résistance que vont opposer les vaisseaux sanguins à la circulation du sang. Si on met cette dépendance en équation on obtient l’équation suivante :

TA = Fc x Ves x R

  • TA = Tension artérielle
  • Fc = Fréquence cardiaque
  • Ves = Volume de sang éjecté quand le coeur se contracte
  • R = Résistance que les vaisseaux sanguins opposent au passage du sang

Si on regarde d’un peu plus près cette formule on réalise que Fc x Ves exprime un débit qu’on appellera Q,. La formule deviendra donc :

TA = Q x R

Si on a quelques souvenirs des cours d’électricité, on voit de suite que c’est une formule similaire à la loi d’ohm, U = R x I. Où U est une tension, R une résistance et I le courant qui peut être comparé à un débit. On retrouve les mêmes mécanismes dans les deux cas : plus la résistance est forte, plus elle s’oppose au passage du courant dans un cas et au sang de l’autre. Et dans les deux cas une résistance qui augmente, augmentera la tension.

Pour réduire la tension on peut donc jouer sur le débit éjecté par le coeur et sur la résistance qu’offrent les vaisseaux sanguins. On comprendra facilement qu’un principe actif vasodilatateur va jouer sur l’élasticité des vaisseaux sanguins et plus précisément des artères, ce qui permettra de diminuer la résistance au passage du sang. Ce qui mécaniquement fera baisser la tension. De même, si le rythme cardiaque se réduit ou si la contraction du coeur est moins forte, le débit sanguin diminuera et donc fera également baisser la tension.

La question est de comprendre comment on agit sur le coeur pour réduire son activité et donc le débit sanguin. Pour cela il faut s’intéresser au système nerveux autonome qui est composé de 2 ou 3 parties, suivant qui on écoute :

  • Le système sympathique ou orthosympathique
  • Le système parasympathique
  • le système entérique : c’est celui pour lequel on cherche à déterminer s’il fait ou non partie du système nerveux autonome

Chacun de ces systèmes agit sur nos organes, soit pour les activer ou en accélérer le fonctionnement, soit pour en ralentir le fonctionnement ou les désactiver. Et comme vous pouvez vous en douter, on ne désactive pas le coeur, on se contente de l’accélérer ou de le ralentir. Notre corps entier est sous l’influence du système nerveux autonome. Lorsque l’activité du sympathique domine, notre corps est prédisposé à l’action. On voit donc notre rythme cardiaque augmenter, notre respiration s’accélérer, nos systèmes énergétiques se préparent à fournir de l’énergie aux muscles. Pour vous faire une idée de ce qui se passe quand notre système sympathique prend le dessus, pensez à une situation où vous venez de pressentir une menace et que votre rythme cardiaque se met soudainement à accélérer alors que vous n’avez pas bougé d’un pouce. Le sentiment de menace a suffi pour activer le système sympathique qui va lancer une décharge d’adrénaline dans tout le corps. L’adrénaline étant une hormone qui va indiquer aux organes de se mettre en position d’action pour pouvoir fuir ou se battre. Ca peut aussi être très mental, par exemple lors d’un examen. Et là on ne se prépare pas à fuir ou se battre, c’est notre cerveau qui va consommer toute l’énergie produite 🙂

Le système parasympathique quant à lui ramène le corps au repos, c’est lui qui domine la nuit. Mais il ne ramène pas au repos tous les organes car il y a tout un métabolisme qui se passe quand nous dormons. Toutes ces activités qui doivent se faire lorsqu’on dort sont donc sous le contrôle du système parasympathique.

Malgré l’autonomie du système nerveux, il est possible d’agir sur les systèmes qui le composent pour privilégier l’action de l’un ou de l’autre. En l’occurence, pour réduire l’hypertension il est parfois nécessaire de réduire l’activité du système sympathique, le système de l’action et/ou augmenter le système parasympathique, le système de mise au repos.

Mesurer sa tension artérielle

Avant de voir dans le détail ce que la phyto-aromathérapie peut apporter comme solution face à l’hypertension artérielle, la première des choses est de savoir si on souffre d’hypertension. Pour cela il est nécessaire de la mesurer, puisque l’hypertension est souvent asymptomatique, raison pour laquelle on l’appelle parfois « le tueur silencieux ».

Si à chaque passage chez le médecin votre tension est normale, il n’y a pas vraiment de raison de s’en inquiéter plus que ça. Par contre si de manière régulière à chaque visite on a une tension égale ou supérieure à 14/9 il est certainement intéressant d’avoir un appareil d’automesure permettant écarter le risque ou le confirmer.

Comprendre les chiffres de la tension artérielle

Quand on nous prend la tension on nous annonce donc deux nombres en commençant  toujours par le plus élevé.  Le plus grand nombre mesure la tension lorsque le coeur se contracte,  le plus petit mesure la tension lorsque le coeur se relâche. Par exemple, j’ai pris ma tension et l’appareil me donne 116, 69 et 74. Le 74 c’est le rythme cardiaque, je n’étais pas spécialement au repos quand j’ai fait la photo. 116 c’est la tension quand mon coeur se contracte, on parle de tension systolique, le 69 c’est la tension quand mon coeur se relâche. On parle de tension diastolique. Mais on n’annoncera pas 116 / 69 car on va arrondir à la dizaine la plus proche et diviser par 10 pour exprimer non plus en millimètre de mercure mais en centimètre de mercure, histoire que ce soit plus pratique. Le 116 est donc arrondi à 120 on annoncera donc 120 divisé par 10 c’est-à-dire 12 ; et le 69 sera arrondi à 70 et 70 divisé par 10 ça fait 7. Ma tension à ce moment précis de la journée est donc de 12/7.

Si vous souhaitez comprendre comment prendre sa tension correctement, je vous invite à consulter ce site qui explique les différentes façons de le faire :

Quand parle-t-ton d’hypertension ?

On commence à parler d’hypertension lorsque les chiffres de la mesure dépassent 14/9. Comme il existe des tableaux très bien faits, je cède à la facilité et vous présente un tableau trouvé sur un autre site dont l’adresse est mentionnée sous l’image :

Les outils de la phyto-aromathérapie

Les plantes en tisane

Contre l’hypertension il est possible d’utiliser plusieurs plantes, mais deux sont des plantes majeures contre l’hypertension :

  • L’aubépine Crataegus monogyna de la famille des Rosaceae
  • L’olivier Olea europaea de la famille des Oleaceae

L’aubépine

Son nom vernaculaire lui vient du latin « alba spina » qui veut dire « épine blanche », bien que ce ne soit pas ses épines qui sont blanches mais sa fleur. Quant à son nom latin Crataegus monogyna, il vient du grec « kratos » qui signifie « force » et de « oxus » qui veut dire « aigu ». Monogyna se réfère à son style solitaire, le style étant la partie permettant d’amener le pollen vers le réceptacle contenant les ovules.

C’est une plante intéressante car c’est une plante sédative et anxiolytique, ce qui va être parfaite pour limiter les effets de cette période anxiogène de COVID-19 d’un côté mais sera parfaite aussi pour calmer l’esprit. Elle va préparer au sommeil en aidant le corps à abaisser sa température, car oui pour bien dormir il ne faut pas que le corps soit trop chaud. Raison pour laquelle il nous est difficile d’avoir un sommeil réparateur si la température de la pièce ne descend pas en dessous de 25°C, ce qui est le cas lors des épisodes caniculaires ou si on chauffe trop la chambre. 18°C est une bonne température pour une chambre. 

Son action sédative sera bienvenue lorsque notre système nerveux sympathique aura du mal à se calmer pour laisser la place au système parasympathique. Elle sera également intéressante pour limiter le trac quand celui-ci devient handicapant notamment au niveau rythme cardiaque.
C’est la plante du lien coeur-esprit ! Quand les problèmes cardiaques ont pour origine un mental agité, l’aubépine a le pouvoir de calmer les deux. Car oui l’aubépine est également une très bonne régulatrice cardiaque ! Intéressante pour traiter l’insuffisance cardiaque comme ça a été à maintes reprises démontré par la science, mais également intéressante pour traiter l’hypertension, les extrasystoles ou les arythmies. 

C’est donc une plante qu’on peut facilement ajouter à nos tisanes hivernales quand on veut se faire une tisane « cocooning » avant une nuit réparatrice ou si on a besoin de prendre soin de notre système cardio-vasculaire à titre préventif. De plus, sa facilité d’emploi et son absence de toxicité et d’effet secondaire font qu’elle peut facilement intégrer notre armoire à plantes. Vous pourrez toujours l’intégrer à vos tisanes plaisir ou à visée thérapeutique. Bien évidemment dans cette deuxième option on prendra soin de le faire sous contrôle médical en cas de traitement visant le système cardio-vasculaire. 

N’hésitez donc pas à l’essayer si vous la trouvez dans votre magasin bio ou votre herboristerie préférée. 
Bien évidemment comme il s’agit d’une plante sédative on fera attention au dosage qui peut induire une baisse de vigilance, et par manque d’études sur le sujet on l’évitera en cas de grossesse, d’allaitement et en dessous de 12 ans. Et au risque de me répéter, on demandera un avis médical en cas de traitement médicamenteux touchant le système cardio-vasculaire. 

L’olivier

Il fait partie des arbres emblématiques, cité dans la mythologie repris comme symbole notamment celui de la paix. Un arbre qui peut attendre des âges très honorables et vivre plus longtemps que le chêne. De plus c’est un arbre à partir duquel peuvent partir des rejets qui peuvent continuer la vie de l’arbre quand le tronc principal meurt. Les mêmes gênes dans un nouveau tronc !

L’olivier va nous intéresser pour ses propriétés vasodilatatrices. Ses principes actifs vont augmenter l’élasticité des artères ce qui va faciliter le passage du sang et donc réduire la résistance R dans la formule donnée plus haut. Il favorise également l’élimination rénale de l’eau.

L’effet hypotenseur de l’olivier provient de 3 actions combinées :

  • un effet vasodilatateur
  • il est inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
  • il dispose d’une activité calcium-bloquant

Mais ce n’est pas le seul effet bénéfique que l’olivier a sur le coeur. Il protège le myocarde (le tissu musculaire du coeur) par un effet hypollipidémiant, antioxydant, anti-inflammatoire, anti-athérosclérosant et anti-ischémiant ! Rien que ça !!!

Une base pour une tisane

Il est donc très intéressant de mélanger l’aubépine et l’olivier pour faire une base de tisane qu’il est possible ensuite de prendre de manière régulière en prévention ou en association avec un traitement, après en avoir parlé avec votre médecin.

Cette base se complète avantageusement avec des des plantes comme l’orthosiphon, ou le tribule terrestre. De manière globale, quand on élabore une tisane contre l’hypertension on cherche à agir sur le triangle coeur-foie-rein. C’est la raison pour laquelle je ne donne pas de recette toute faite, car une bonne recette est une recette adaptée à la personne, son état de santé et son éventuel traitement en cours.

Les huiles essentielles

Bien évidemment les huiles essentielles ne sont pas en reste et beaucoup d’huiles essentielles peuvent être utilisées seules ou en synergie. Il n’y a malheureusement pas de recette optimale, comme avec les tisanes, chaque recette dépend de la personne, de son état de santé et ses éventuels traitements. Ce que je vais décrire ici c’est un des mécanismes par lequel ont peut choisir des huiles contre l’hypertension.

Comme il a été dit plus haut ,le système cardio-vasculaire est sous le contrôle du système nerveux autonome et il est intéressant dans ce cas d’utiliser des huiles calmantes, soient des huiles qui réduisent l’activité du système sympathique qui met le coeur sous tension soit par des huiles qui activent le parasympathique pour favoriser la détente.

Et ça tombe bien, des huiles qui ont ces effets, nous en avons. Si je reprends le tableau présenté dans l’ouvrage de Michel Faucon « Traité d’aromathérapie scientifique et médicale », il va être facile de faire son choix.

Pour le système sympathique on va avoir les huiles sympatomimétiques, c’est-à-dire qui favorisent l’activation du système sympatique, et les huiles sympatholytiques qui vont au contraire réduire l’activité du système sympathique.

Pour le système parasympathique on va avoir la même chose, les huiles parasympatomimétiques qui favorisent l’activation du système parasympathique et les huiles parasympathomimétiques qui réduisent l’activité du système parasympathique.

Dans le cadre de l’hypertension on va donc choisir des huiles qui réduisent l’activité du sympathique et qui augmentent l’activité du parasympathique pour opérer dans le corps une bascule qui ramène le corps dans un état de calme. Dans ce tableau on voit que la lavande vraie Lavandula officinalis et l’ylang-ylang Cananga odorata sont des huiles qui réduisent l’activité du système sympathique. On voit également que les huiles de camomille romaine Chamaemelum nobile et de marjolaine à coquille Origanum majorana, sont des huiles qui vont au contraire activer le système parasympathique. Si on mélange les 4 à part égale on aura donc un mélange qui facilitera le retour au repos. Mais on peut tout aussi bien ne prendre qu’une huile de chaque. Quoi qu’il en soit, on adaptera la dilution à la personne.

L’idéal serait de mettre le mélange dans un roll-on pour se frictionner les poignets avec le mélange dilué et de respirer ses poignets quelques instants.

Ces actions sur le système sympathique et parasympathique sont les mêmes que celles que l’on recherche dans la gestion du stress.

Bonus

Lutter contre l’hypertension peut aussi se faire avec des choses simples, et parmi ces choses simples il y a les exercices de cohérence cardiaque qui permettent en quelques minutes de faire redescendre la tension artérielle. On a donc tout intérêt à la pratiquer régulièrement.

La cohérence cardiaque est un exercice très simple qui consiste à respirer de manière lente et régulière pendant 3 à 5 minutes. Le mieux est de se caler sur un rythme et on en trouve plein sur YouTube. Il suffit de taper « cohérence cardiaque » pour trouver une vidéo présentant un rythme à suivre.

Par exemple celui-ci :

Publié par PhytoGenfi

Formé à l'école des plantes de Paris, j'ai à coeur de transmettre la passion et le savoir des plantes médicinales. C'est l'objet de mon site

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