Comprendre les plantes du foie

Beaucoup de plantes sont étiquetées « plante du foie ». Pour autant elles n’agissent pas toutes de la même façon sur lui. Le foie est un organe complexe et vital pour le corps humain. Comprendre ses différentes fonctions permet de comprendre la nuance qui existe entre les différentes plantes du foie.

Pour comprendre les plantes du foie et les actions qui leurs sont associées il est impératif de connaitre les propriétés suivantes :

Cholérétique : favorise la production de bile par le foie

Amphocholérétique : régule la production de bile en évitant l’excès

Cholagogue : favorise l’expulsion de bile par la vésicule biliaire

Hépatoprotectrice : favorise la régénération du foie et la protection des hépatocytes

À ces propriétés, on ajoute les deux phases de la détoxification hépatique :

Phase 1 : Réaction d’hydroxylation. Il s’agit de la phase de catalyse qui « découpe » les molécules à l’aide d’enzymes.

Phase 2 : Réaction de conjugaison. Il s’agit de la phase qui vise à associer aux différents résidus de la catalyse des molécules qui vont permettre d’évacuer ces résidus, soit par la bile s’ils sont liposolubles, soit par les reins s’ils sont hydrosolubles.

Pour améliorer la phase 1, il est possible d’utiliser des plantes qui stimulent l’activité enzymatique par exemple en favorisant la production de NADPH.

Évaluer l’action d’une plante pour le foie, c’est connaitre les impacts de celle-ci sur toutes les fonctions notées en gras.

Qui est Pierre Franchomme ?

Difficile d’ouvrir un livre d’aromathérapie sans voir son nom inscrit dans les références.

Pierre Franchomme a consacré plus de 50 ans de sa vie à l’aromathérapie, est c’est une des raisons pour laquelle j’ai voulu l’interviewer pour qu’il nous partage son parcours pour le moins inspirant !

Biographie

Pierre Franchomme, né le 5 février 1943, est un enseignant-chercheur français dans le domaine des huiles essentielles médicinales. 

Pionnier dès 1975, il n’a jamais cessé d’explorer le monde à la recherche de nouvelles “essences” qu’il étudie ensuite dans ses laboratoires. De renommée mondiale, il partage ses connaissances via son enseignement.

Il est membre et responsable pédagogique de la section aromathérapie, en tant qu’expert, de REFORMED (Regroupement européen pour la formation et la reconnaissance des médecines non conventionnelles), organisme agréé pour l’attribution de certifications dans le domaine.

Ses parents exerçaient, à cette époque, la profession d’herboriste. Ironie du sort, le maréchal Pétain avait ordonné la suppression du diplôme d’herboriste le 11 septembre 1941. Heureusement, les personnes ayant acquis le diplôme pouvaient jouir de ses prérogatives jusqu’à la fin de leur vie.

A la fin de ses études secondaires, il entreprend des études de médecine. Rapidement, il s’en retourne vers la médecine naturelle et consacre ses efforts à l’approfondissement de la “pharmacie verte”. Il porte son attention sur les plantes les plus actives au sein des plantes médicinales, à savoir les plantes aromatiques. Il s’inscrit d’abord à l’école de P.-V. Marchesseau où il redécouvre les bienfaits des huiles essentielles. Celles-ci font l’objet de sa thèse présentée en 1975, conjointement à l’Ecole de naturopathie et à la North West London University. Puis il continue à l’Ecole pratique des hautes études à la Sorbonne, travaillant sur les propriétés antileucémiques de l’huile essentielle de ciste ladanifère.

Très impliqué dans le monde agronomique, notamment dans celui dédié à l’agriculture biologique, il s’est immiscé dans le monde de la production des huiles essentielles de la plus haute qualité biologique disponible à l’époque.

De son expérience sur le terrain, notamment avec les collectes de plantes sauvages, il  enrichit ses connaissances jusqu’à la pratique de la distillation. 

Installé à Menton, dans le sud-est de la France, assisté de sa sœur et de sa mère, il crée son premier laboratoire en 1978, Pranarôm, qui aura pour mission de rendre disponibles des huiles essentielles, des hydrolats aromatiques et des macérats huileux, pour soigner les vivants, humains et animaux.

En mai 1977, Pierre Franchomme présente pour la première fois ses recherches à Vincennes, à l’initiative de Yves et Janine Ropars. A cette occasion il rencontre le Docteur Daniel Pénoël. De cette rencontre naît une coopération entre les deux passionnés. Pierre Franchomme apporte des huiles essentielles bien répertoriées et de grande qualité, d’autres huiles essentielles extraites de plantes jusque-là inconnues ou méconnues, des données biochimiques avec les propriétés et les orientations thérapeutiques correspondantes. Daniel Pénoël met à l’épreuve cette manne aromatique dans sa pratique médicale quotidienne. Cette première installation en cabinet médical en région parisienne dure 7 ans, d’avril 1965 à mars 1977. Les guérisons obtenues pendant ces années ont fait l’objet de publications.

Outre la création et la rédaction de la véritable première charte dédiée à la qualité des matières aromatiques destinées à la pratique de l’aromathérapie médicale, Pierre Franchomme est à l’origine de la mise en valeur et de la reconnaissance de l’importance majeure, sur le plan thérapeutique, de la notion des chémotypes de plantes aromatiques. L’une des meilleures preuves de la réalité biologique et de la valeur clinique, en connexion avec les chémotypes, est apportée par la pratique des aromatogrammes réalisés sur les souches bactériennes ou fungiques.

Pierre Franchomme continue sa quête en explorant l’action anti-infectieuse des huiles essentielles, en collaboration avec plusieurs laboratoires de microbiologie, l’Institut Pasteur de Paris et les facultés de médecine de Toulouse et de Mons.

Durant cette époque, Pierre Franchomme travaille énormément sur le comportement des molécules aromatiques en laissant, un temps, la pure chimie, pour revenir à la physique de base. Il effectue de nombreux tests sur la réaction des molécules aromatiques vis-à-vis de l’eau et les charges électriques portées par ces molécules. Il crée le fameux tableau quadripartitionné dit de la classification hydro-électronique des molécules aromatiques.

Il développe la science de l’aromathérapie et pose les bases de l’immense travail de recherche intitulé “étude des relations structure-activités”. Ses travaux contribuent à faire connaître de nouvelles huiles essentielles devenues les grands classiques de l’aromathérapie : le ravintsara (Cinnamomum camphora), l’inule odorante (Inula graveolens), l’immortelle (Helichrysum italicum), l’eucalyptus radié (Eucalyptus radiata), le lédon (Rhododendron groenlandicum). 

En parallèle de l’activité de recherche fondamentale et appliquée, Pierre Franchomme étudie à l’Ecole pratique des hautes études. Il donne des conférences et des séminaires adressés aux médecins, pharmaciens, naturopathes et autres nombreux professionnels de la santé et de l’esthétique. Il s’occupe également de faire vivre son laboratoire.

Dans l’esprit de découverte des meilleures ressources aromatiques planétaires, il effectue de nombreux voyages à visée botanique et aromatique.

En décembre 1981, il part 3 semaines avec le Docteur Daniel Pénoël en Australie dans le but d’établir un contact avec l’immensité des ressources aromatiques du continent, ainsi qu’avec les organisations de médecine naturelle et certains chercheurs. Par la suite, Daniel Pénoël va rester 2 ans sur l’île avec pour objectif d’ouvrir le monde anglo-saxon à l’aromathérapie française. A l’époque, les anglo-saxons utilisaient les huiles essentielles uniquement dans les domaines esthétique et bien-être, sans aucune approche scientifique ni médicale.

En février 1987, le binôme à nouveau réuni en France travaille sur l’ouvrage qui va rendre disponibles les connaissances et les résultats obtenus grâce à cette aromathérapie scientifique :  L’aromathérapie exactement. Au moment même où le livre est publié, le 13 juillet 1990, une poignée de députés de l’Assemblée nationale vote la loi instituant le déremboursement des préparations pharmaceutiques magistrales.

En 1987 également, le binôme se rend en Angleterre pour tenir le premier stand représentant le laboratoire à la grande Exhibition de santé naturelle à Londres. A cette occasion, les contacts établis permettent de conclure les premiers accords pour commencer l’enseignement de l’aromathérapie scientifique et médicinale en territoire britannique. Cette passation franco-britannique marque une étape majeure dans le contexte de l’expansion qui sera ensuite reproduite sur le continent nord-américain.

Peu après la publication de l’ouvrage de référence L’aromathérapie exactement, en 1991, Pierre Franchomme cède son laboratoire à Dominique Baudoux pour participer au développement des premières formules d’Origins, marque créée par la compagnie américaine Estée Lauder. Puis il part en 1994 en Roumanie pour créer son second laboratoire, le “Centrul de cercetare a plantelor”. Là-bas, pendant plus de 10 ans, à la tête d’une équipe de très haut niveau scientifique et technique, il effectue un travail colossal. Les résultats de ces recherches seront publiés progressivement.

Parallèlement à ces publications, Pierre Franchomme prend un autre virage, pour se consacrer à une dimension humanitaire en relation avec l’association des Médecins aux pieds nus ainsi que celle d’Aromathérapie sans frontières, qu’il préside. Dans le cadre associatif et non gouvernemental, il doit jeter les bases d’une médecine aromathérapie tropicale, depuis les soins primaires en brousse jusqu’aux dispensaires de ville et aux hôpitaux, en formant des équipes de soignants à Madagascar.

Aujourd’hui, un troisième laboratoire Pierre Franchomme Lab fournit des produits de dernière génération aux extraits au CO2 supercritique. Par ailleurs, Pierre Franchomme continue d’étudier de nouvelles essences aromatiques remarquables telles que le katafray (Cedrelopsis grevei), l’encens d’Amazonie (Protium heptaphyllum), le cyprès de Taïwan (Chamaecyparis formosensis) …

Initiateur, concepteur, fondateur et promoteur de l’Ecole française d’aromathérapie. Ecole francophone : Belgique, Confédération helvétique, Québec… => puis devient Ecole internationale d’aromathérapie.

Fonctions

  • Aromatologue, pharmacologue
  • Fondateur et DIrecteur du Centre de recherche sur les plantes médicinales et aromatiques à Bucarest, (spécialisé dans les domaines des anti-oxydants, des anti-inflammatoires et des anti-sénescences)
  • Fondateur de l’Ecole internationale d’aromathérapie
  • Professeur titulaire à la faculté libre de médecines naturelles et d’ethnomédecine de Paris
  • Vice-président de l’association humanitaire Médecins aux pieds nus
  • Président de l’association humanitaire Aromathérapie sans frontières
  • Membre du conseil d’administration de l’association REFORMED (Regroupement européen pour la formation et la reconnaissance des médecines non conventionnelles), organisme reconnu depuis décembre 2012 comme expert pour la création de certifications selon les recommandations du système européen de transfert de crédits pour l’enseignement et la formation professionnels (ECVET).le domaine.

Publications

  • Ouvrages :
    • Le répertoire complet des huiles essentielles médicinales, éd. Guy Trédaniel. 2022
    • La science des huiles essentielles médicinales, éd. Guy Trédaniel. Deuxième édition. 2021
    • À la pointe de l’aromathérapie, éd. Guy Trédaniel. 2015
    • La Science des Huiles Essentielles Médicinales, éd. Guy Trédaniel, 2015
    • L’Aromathérapie Exactement, éd. R. Jolois, 1990.
    • L’aromathérapie ; thérapeutique de pointe en médecine naturelle t.1, éd. Amyris. 2003
  • Articles:
  • Conférences:

Jeudi 12 novembre 2015 dans le cadre des Jeudis de la Santé Naturelle co-organisée par Des Maux et des Mots (Frédéric Zénouda) et la FLMNE

L’ailante ce mal-aimé !

L’ailante (Ailanthus altissima) est un arbre qu’on voit de plus en plus en ville. Il est considéré comme une espève invasive, mais à mon sens il mérite d’être mieux considéré et c’est ce que je vais vous montrer dans cette vidéo.

Pour le plaisir des yeux, voici quelques photos des jeunes feuilles, juste parce que je trouve ça joli !

Quelques études sur l’ailante

Chemical Composition of Ailanthus altissima (Mill.) Swingle Methanolic Leaf Extracts and Assessment of Their Antibacterial Activity through Oxidative Stress Induction
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10451179/

Synthesis of Altissimacoumarin D and Other Prenylated Coumarins and Their Ability to Reverse the Multidrug Resistance Phenotype in Candida albicans
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10381857/

Virtual screening–molecular docking–activity evaluation of Ailanthus altissima (Mill.) swingle bark in the treatment of ulcerative colitis
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10268345/

Phenolic Profile, Antioxidant and DNA-Protective Capacity, and Microscopic Characters of Ailanthus altissima Aerial Substances
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9967504/

Applicability of Point- and Polygon-Based Vegetation Monitoring Data to Identify Soil, Hydrological and Climatic Driving Forces of Biological Invasions—A Case Study of Ailanthus altissimaElaeagnus angustifolia and Robinia pseudoacacia
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9965585/

Effects of long-term Ailanthus altissima extract supplementation on fear, cognition and brain antioxidant levels
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10023549/

Human-mediated dispersal drives the spread of the spotted lanternfly (Lycorma delicatula)
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9852583/

The role played by ailanthone in inhibiting bone metastasis of breast cancer by regulating tumor-bone microenvironment through the RANKL-dependent pathway
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9849906/

Invasive Growth of Ailanthus altissima Trees is Associated with a High Rate of Sensitization in Atopic Patients
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9443999/

À voir aussi

La valériane en phytothérapie

Carte d’identité

Nom vernaculaire : Valériane
Nom scientifique : Valeriana officinalis
Famille botanique : Valerianaceae
Partie utilisée : Les racines

Description botanique

Plante herbacée vivace pouvant mesurant généralement entre 1m et 1,5m. Elle est plutôt commune en Europe à part sur le pourtour méditerranéen qui ne lui convient pas du tout. La valériane a besoin d’ombre et d’humidité.

Composition

  • Iridoïdes
  • Acides sesquiterpéniques
  • Flavonoïdes
  • Lignanes
  • Acide gamma-aminobutyrique (GABA)
  • Glutamine
  • Arginine
  • Alcaloïdes pyridinique
  • Huiles essentielles

Propriétés des racines de valériane

Les racines de valériane agissent sur deux choses.

  • Le système nerveux composé du système nerveux central et du système nerveux périphérique.
  • Les muscles qui peuvent être lisses (non actionnables volontairement) ou striés (ceux qu’on peut commander à l’exception du muscle cardiaque)

On a donc une action globale qui va de l’émotion à l’action.

Comme je le dis dans ma vidéo sur l’approche systémique, notre état émotionnel « s’incarne » dans le triptyque, système nerveux, système immunitaire et système hormonal, ce qui ensuite influence tout le fonctionnement de notre corps.

L’émotion sur laquelle la valériane est pertinente est l’anxiété.

Zoom sur l’anxiété

Ce qui différencie principalement le stress de l’anxiété, c’est que le stress est une réponse physiologique pour faire face à une situation perçue comme une menace, alors que l’anxiété c’est le déclenchement de la réponse physiologique du stress alors que rien ne laisse penser que quelque chose puisse être perçu comme une menace.

L’anxiété est un vélo dans la tête qui ne s’arrête pas et qui imagine tout ce qui pourrait faire basculer la situation actuelle.

La valériane va donc mettre un frein sur ce vélo, ce qui permettra de libérer les tensions que l’anxiété avait installées dans le corps. Une tension qui contracte les muscles. La valériane est donc également intéressante pour décontracter tous les muscles en agissant aussi bien sur le muscle lui-même que sur la chaine qui va de l’émotion à l’action.

Grand manuel pour fabriquer ses remèdes naturels

Quand on se lance dans la pratique de l’herboristerie, savoir fabriquer ses propres remèdes naturels est un passage obligé si on souhaite vraiment comprendre les plantes et le soin par les plantes.

C’est le sujet de ce livre de Christophe Bernard, du site Althéa Provence. Christophe fait vraiment partie des personnes qui m’ont inspiré pour franchir le pas dans le monde des plantes médicinales.

Le livre est également disponible en version pdf sur le site d’Althéa Provence.

Doit-on manager par le stress ?

Depuis que les études sur le stress ont montré qu’à une certain dose il pouvait être un allié, l’idée de l’utiliser dans le management n’a pas tardé à voir le jour. Mais est-ce vraiment pertinent ?

L’ambiguïté du stress

Qu’est-ce que le stress ?

Le stress est avant tout une réponse physiologique qui nous permet de réagir face à une situation que nous avons perçue comme menaçante voire dangereuse. Et pour réagir nous devons disposer de ressources physiques et mentales. Et si nous n’avons pas de gourde contenant une potion magique capable de nous donner une force surhumaine, nous avons par contre des hormones qui peuvent jouer ce rôle. Des hormones qui lorsqu’elles sont présentes dans le corps permettent à nos muscles de disposer de plus d’énergie et améliorent également nos facultés mentales. Il faut réfléchir vite et agir vite.

Stress vs performance

Face à ce constat sur le gain de performances que nous apporte cette libération d’hormones, on s’est mis à étudier le stress. On a eu envie de voir s’il y avait un rapport entre l’intensité du stress et le gain en performance. Et pour ce faire, on part du principe que l’intensité du stress est l’image de la concentration des hormones de stress dans le corps. On peut donc faire un graphe qui relie la quantité d’hormones du stress présentes dans le corps à la performance. On obtient la courbe suivante :

Cette courbe montre qu’une quantité modérée des hormones de stress apporte un gain de performances et qu’une quantité supérieure à un seuil nous fait perdre la performance gagnée.

Le point de résistance

Ce point à partir duquel tout bascule a été baptisé le point de résistance. En gros, on pourrait dire que jusqu’à ce point, on est capable de résister, on vit donc la chose comme un défi ou un challenge. Après ce point, on perd nos moyens et c’est là que commence véritablement le stress.

Hormones de stress ou d’action ?

Comme l’axe de X de la courbe représente la quantité d’hormones de stress dans le corps, on pourrait se dire qu’un stress modéré est plutôt bénéfique (partie verte de la courbe) alors qu’un stress dépassant le point de résistance (partie rouge de la courbe) devient mauvais. On simplifie en disant qu’avant le point de résistance c’est du bon stress, et qu’après le point de résistance c’est du mauvais stress. Puisque la partie rouge a été baptisée STRESS, la partie verte est baptisée EUSTRESS qu’on traduit par bon stress puisque « eu » veut dire « bon » en grec.

Mais peut-on vraiment parler de stress quand tout va bien ? Pour marcher, faire du sport, ou se faire plaisir d’une manière ou d’une autre, nous avons besoin de ces hormones pour que notre corps et notre mental puissent être performants. Au final, ce qu’on appelle « hormones de stress » ne sont en fait que des hormones d’action qui nous permettent tout simplement d’agir et penser. Le problème vient quand une situation de danger réclame toute nos ressources pour qu’on puisse se protéger. Loin d’être vécue comme un challenge ou un défi, la situation est perçue et vécue comme stressante. Et ce qu’on appelle « stress » correspond à une situation où notre taux d’hormones d’action dans le corps est au delà d’un certain seuil (point de résistance) et qui s’accompagne d’émotions comme la peur, la colère ou toutes autres émotions négatives.

À l’image de la température qui lorsqu’elle est physiologique nous fait du bien alors qu’elle nous brûle voire nous tue si elle dépasse un certain seuil, les hormones d’actions engendrent deux types de sensations, bonne ou mauvaise suivant leur intensité.

Et c’est bien ça qui rend le stress ambigu ! Considérer que les hormones d’action sont les hormones du stress nous conduit à affirmer qu’on doit vivre en permanence dans le stress. Et dans le cadre professionnel, si une personne se sent stressée on n’hésitera pas à lui dire que c’est normal, qu’il faut un peu de stress pour être efficace. Or si la personne éprouve un malaise dans ce qu’elle est en train de vivre, c’est qu’elle est du mauvais côté de la courbe.

Il ne doit donc pas y avoir du bon stress et du mauvais stress, soit il y a du stress, soit il n’y en a pas !

Quand le management s’empare du stress

Quand le management et les services de qualité de vie au travail s’emparent de la courbe du stress, ils le font en remplaçant l’intitulé de l’axe de X « quantité d’hormones de stress dans le corps » par « niveau de stress« .

Loin d’être anodin, ce changement rend la notion de stress un peu plus ambiguë ! Lorsqu’on parle de quantité d’hormones du stress (ou d’action) dans le corps, on se réfère explicitement à la personne et à son ressenti. Lorsqu’on remplace par « niveau de stress » ça peut tout aussi bien représenter le niveau de stress ressentie par la personne que le niveau de stress apporté par une situation, par exemple une charge de travail.

Mais ce n’est pas le seul changement apporté à cette courbe ! On va jusqu’à la diviser en 4.

  • Une première partie dans laquelle on estime qu’une personne va forcément s’ennuyer s’il elle ne reçoit pas assez de stress
  • Une deuxième partie qu’on estimera être la zone optimale pour être productif
  • Une troisième partie dans laquelle on estime que le stress est contre-productif
  • une quatrième partie qui souligne le risque de burn-out !

Malheureusement rien ne va dans cette interprétation de la courbe !

On n’oscille pas autour du point de résistance !

Une des plus mauvaises interprétations qui résulte de ce découpage c’est d’imaginer que pour être au top de la performance, il suffit d’osciller autour du point de résistance.

Si vous cherchez « qu’est-ce que le bon stress » sur Google, et que vous cliquez sur « images », vous verrez un nombre impressionnant de graphiques qui expliquent que la meilleure performance s’obtient en oscillant autour du point de résistance.

Pourquoi c’est faux

Avoir changé l’intitulé de l’axe des X par « niveau de stress » au lieu « quantité d’hormones de stress » masque une réalité. Il faut un certain temps pour que les hormones produites soient évacuées par l’organisme. Comme on dit souvent, il faut 5h pour évacuer 5mn de colère. Si les chiffres sont approximatifs, ils ont le mérite de montrer qu’on ne redescend pas instantanément.

Ce qui caractérise la partie droite de la courbe c’est qu’on ne s’y sent pas bien. C’est un état qui s’accompagne d’un état émotionnel négatif, on ressent des choses comme la peur, la colère, le ressentiment, etc. Or si vous vous rappelez ma vidéo sur l’approche systémique, j’y expliquais que notre état émotionnel « s’incarne » en nous via le triptyque système hormonal, système nerveux et système immunitaire.

Ce qui veut dire qu’en plus du fait que les hormones du stress vont mettre du temps à redescendre, notre état émotionnel va en produire d’avantage. C’est la raison principale pour laquelle on ne peut pas osciller autour du point de résistance. C’est une mauvaise utilisation et interprétation de la courbe du stress qui est totalement décorrélée de la notion de temps. C’est également la raison pour laquelle le burn-out n’a rien à faire sur cette courbe, car le burn-out s’inscrit dans le temps (Voir ma vidéo sur le burn-out). Faire apparaitre l’ennui est tout aussi discutable car on sait aujourd’hui qu’il est important d’être confronté à l’ennui une partie de son temps pour developper sa créativité. Ce qui est incompatible avec un management qui exige une performance optimale sur 8h…

Non seulement ça n’a pas de sens de vouloir osciller autour du point de résistance, mais en plus ça n’a pas de sens non plus de faire aller la zone optimale jusqu’à ce point ! Pour la simple et bonne raison qu’en contexte professionnel, il est important de pouvoir réagir de manière optimale à une urgence, un aléas, un imprévu. Si on est déjà au point de résistance pour avoir le niveau de performance le plus élevé en permanence, ce qui est par nature épuisant, le moindre imprévu nous fait passer en mode stress.

Il est plus pertinent de rester à distance raisonnable du point de résistance pour en avoir sous le pied si jamais une urgence se présente. C’est-à-dire une situation qui peut être stressante mais temporaire. Nous vivons dans une société dans laquelle les changements et imprévus sont nombreux, ce qui demande une certaine agilité mentale qui n’est possible que lorsqu’on ne passe pas son temps en zone rouge.

L’intérêt de la courbe du stress

Le seul véritable intérêt de la courbe du stress c’est de comprendre qu’une personne ne sera efficace que si son niveau de stress matérialisé par la quantité d’hormones de stress qu’elle sécrète reste dans une plage de variation qu’elle peut gérer. Et comme il s’agit de son niveau de stress à elle, il dépendra autant des facteurs professionnels que des facteurs personnels et sociétaux.

Mais le plus important, c’est de ne pas chercher le niveau de stress adapté pour la manager mais plutôt revenir à la définition première de la partie gauche de la courbe : faire en sorte que la personne se sente dans un état mental de challenge et de défi. Et pour ça il y a plus intéressant de la courbe de stress qui est surtout un garde-fou.

Et si on veut vraiment garder la notion de bon et mauvais stress, dans ce cas il faut garder à l’esprit qui si le bon stress n’est pas toujours suivi du mauvais, le mauvais est toujours précédé du bon …

Qu’est-ce que le flow ?

Le flow est un état de concentration sans effort, sans stress, dans lequel on perd même la notion de temps. On est comme absorbé par la tâche qu’on est en train de réaliser et c’est rechercher cet état qui serait certainement le plus utile dans le monde du travail.

On entre dans cet état car notre degré de compétence nous fait dire que la réussite du challenge dans lequel on se lance est atteignable. Qu’on pourra avoir la satisfaction de la réussite. Ce qui augmente la motivation et l’engagement. C’est la raison pour laquelle quand on parle de flow on voir principalement ces deux types de courbes :

Ce que permet la recherche du flow

Rechercher l’état de flow plutôt que de tenter d’évaluer le niveau de stress ouvre des perspectives plus intéressantes dans le management. Ça permet de s’attaquer aux causes qui empêchent l’atteinte de cet état quand l’adéquation entre les compétences et le niveau de défi sont compatibles. Comme par exemple un trop grand nombre d’interruptions, une mauvaise utilisation des outils de communications synchrones et asynchrones, des problèmes liés au capital d’attention ou à la surcharge cognitive qui fait que notre cerveau ne peut pas être dans son état de fonctionnement optimal. Sans oublier le management toxique, le manque de reconnaissance, le manque d’équité, etc.

Travailler sur l’état de flow plutôt que sur le stress est un challenge bien plus motivant pour le management. Comprendre le cerveau plutôt que de chercher à le soumettre permet d’obtenir un meilleur engagement de ses équipes.

La zoopharmacognosie ou quand les animaux enseignent aux humains

Saviez-vous que l’éléphant est capable de faire des tisanes pour se soigner ? Dans cette vidéo je vous présente quelques cas où ce sont les animaux qui nous ont appris à utiliser certaines plantes.

Qu’est-ce que la zoopharmacognosie ?

La zoopharmacognosie, c’est l’étude des comportements d’automédication des animaux sauvages.

Quelques références sur le sujet

Folklore, Animal Self-Medication, and Phytotherapy–Something Old, Something New, Something Borrowed, Some Things True
https://www.thieme-connect.de/products/ejournals/html/10.1055/a-1586-1665

Self-medication in nonhuman primates: A systematic evaluation of the possible function of the use of medicinal plants
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36193566/

Zoopharmacology: A Way to Discover New Cancer Treatments
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7356688/

Ouvrages

L’homme et l’animal, l’invention d’un nouveau lien. CNRS
https://www.inee.cnrs.fr/fr/lhomme-et-lanimal

Les cerveaux de la ferme
https://www.fnac.com/a14019335/Sebastien-Moro-Les-cerveaux-de-la-ferme

Fenêtre thérapeutique vs pause thérapeutique

C’est une confusion fréquente dans la pratique de la phyto-aromathérapie mais également dans la thématique du soin en général. Pourtant pause ou fenêtre thérapeutique sont deux notions très différentes.

Qu’est-ce qu’une pause thérapeutique ?

Une pause thérapeutique concerne les traitements ou cures qui peuvent durer plusieurs semaines. L’idée est par exemple de prendre une certaine tisane pendant 3 semaines, puis faire une pause d’une semaine, puis recommencer en alternant 3 semaines de prise et 1 semaine de pause.

La pause est nécessaire pour permettre à l’organisme d’éliminer les principes actifs que les plantes ou les médicaments apportent à l’organisme afin d’éviter la toxicité par accumulation.

Qu’est-ce qu’une fenêtre thérapeutique ?

La notion de fenêtre thérapeutique, quant à elle, se réfère à la dose de principes actifs amenée par un médicament ou une forme galénique de la phytothérapie. Chaque personne ne réagit pas de la même manière à une dose de principe actif. On peut dire que pour chaque principe actif, une personne aura une dose à partir de laquelle le principe actif aura une activité thérapeutique, et une dose à partir de laquelle le principe actif aura une toxicité. Comme chaque personne aura des seuils différents, il est important de regarder l’effet du principe actif sur une population suffisamment grande et représentative pour connaitre les doses à administrer.

On regarde donc le taux d’efficacité du principe actif en fonction de la dose, et le taux de toxicité en fonction de la dose. La fenêtre thérapeutique d’un principe actif, c’est l’écart qu’il y a entre la dose qui permet de soigner 50% de la population et la dose qui est toxique pour 50% de la population. Tout est expliqué en image dans la vidéo ! Cependant on peut représenter la fenêtre thérapeutique qu’on appelle marge thérapeutique de la façon suivante :

Néanmoins on peut donner une autre définition à la fenêtre thérapeutique : cette fois-ci non pas en raisonnant sur une population donnée, mais en regardant la concentration plasmatique du principe actif. Après la prise d’un principe actif, on a d’abord un pic de concentration plasmatique, puis petit à petit notre organisme élimine le principe actif. La fenêtre thérapeutique peut être vue comme la zone délimitée par le seuil en dessous duquel le principe actif n’a aucune efficacité, et le seuil au dessus duquel la concentration plasmatique devient toxique.

Cette représentation permet de comprendre pourquoi il faut espacer la prise de médicament par exemple. Car si les deux prises sont trop rapprochées, on peut se retrouver dans le cas de figure suivant :

Et finalement cela nous permet également de mieux comprendre la notion de pause thérapeutique puisqu’au début on parlait d’accumulation dans l’organisme : faire des pauses régulières permet de contrôler la concentration plasmatique des principes actifs que nous apportons par les tisanes ou les huiles essentielles.

Contrôler l’appétit par l’aromathérapie

C’est une question qui m’est fréquemment posée. Comme c’est un sujet complexe, j’ai pris le temps de le traiter dans une vidéo et un article pour en permettre une meilleure compréhension.

Pour pouvoir comprendre les solutions utilisées en aromathérapie il faut d’abord comprendre ce qui se passe dans notre corps quand on ressent la faim ou la satiété. Et en premier lieu comprendre pourquoi on mange.

Pourquoi mange-t-on ?

Cette question peut paraître anodine mais y répondre permet de mieux cerner le problème. Nous mangeons pour deux raisons :

  • Assurer un apport énergétique
  • Assurer un apport de nutriments indispensables au métabolisme

Le métabolisme est l’ensemble des réactions chimiques qui se passent dans notre corps pour nous maintenir en vie. Ce qui sous-entend qu’il y a un niveau minimal à garantir au corps pour assurer les fonctions nécessaires à la vie. On parle de métabolisme basal. Bien évidemment plus notre activité physique augmente, plus nos besoins en énergie augmentent.

C’est ce métabolisme basal qui explique pourquoi la restriction alimentaire n’est pas un moyen efficace pour perdre du poids. En effet, dès qu’on réduit les apports énergétiques, le premier réflexe n’est pas d’aller puiser dans les réserves de graisse mais plutôt de ralentir le métabolisme. Ce mécanisme a notamment été mis en évidence par une étude (EFFECT OF CALORIC RESTRICTION ON ENERGY EXPENDITURE IN OBESE PATIENTS, Bray, 1969) qui mesure le niveau de métabolisme basal ainsi que la perte de poids pendant une restriction calorique de 87% pendant 3 semaines.

Quel est le carburant du corps ?

Pour fonctionner nos centrales énergétiques cellulaires ont besoin de glucose. Mais ce glucose ne peut pas être directement absorbé par les cellules. Pour être absorbé, le glucose a besoin d’une hormone produite par le pancréas, l’insuline. Seuls les neurones n’ont pas besoin d’insuline pour absorber du glucose. Ce qui est plutôt une bonne chose car ça veut dire que nos neurones peuvent continuer à fonctionner même en cas de baisse d’insuline.

Puisque le glucose est le carburant du corps humain, on pourrait imaginer que la sensation de faim arrive quand le niveau de glucose dans le sang arrive à un niveau bas, et que la sensation de satiété arrive quand le glucose dépasse un certain seuil. Ce qu’on pourrait représenter par le schéma suivant.

Mais ce n’est pas ainsi que ça fonctionne. Si c’était le cas il faudrait attendre d’être en hypoglycémie ou que le corps choisisse un niveau bas assez élevé pour qu’il nous reste suffisamment d’énergie pour partir en quête de nourriture. Fonctionner ainsi n’aurait rien d’optimal.

Si les taux de glucose et d’insuline sont des bons marqueurs pour la faim ou la satiété, il semble délicat de jouer sur ces deux molécules pour agir de manière volontaire sur l’appétit dans un sens ou dans un autre.

L’hypothalamus et le contrôle de l’appétit

Je vous passe tous les détails de l’historique des recherches, mais on a fini par identifier dans l’hypothalamus une zone qui permet de réguler à la baisse ou à la hausse l’appétit. Sans trop rentrer dans les détails et pour que ça reste simple, on peut considérer qu’il y a deux centres. Un qui régule l’appétit à la hausse et un autre qui le régule à la baisse. Et chacun de ces centres peut d’une part recevoir des signaux d’activation ou d’inhibition, et d’autre part s’influencer mutuellement pour qu’au final notre appétit soit l’image du centre qui a reçu le plus de signaux d’activation. Ce qu’on peut représenter par les schémas suivants :

sans surprise, l’insuline va agir sur ces centres de contrôle de l’appétit. Si le taux d’insuline est élevé, ça va activer le centre qui réduit l’appétit et inhiber le centre qui stimule l’appétit.

La problématique consiste maintenant à identifier d’autres hormones qui activent ces centres pour voir si on peut volontairement contrôler l’appétit.

La leptine

La leptine qu’on appelle aussi l’hormone de satiété, est une hormone produite par les cellules adipeuses. Elle informe le cerveau des réserves de graisse. Plus le taux de leptine est haut plus elle incite à ne plus manger. D’où son nom d’hormone de satiété. La leptine agit sur le centre de contrôle de la même façon que l’insuline.

La ghréline

La ghréline est une hormone qui contrairement à la leptine va stimuler l’appétit. Elle est produite par l’estomac. C’est la raison pour laquelle elle est seulement activatrice du centre de stimulation de l’appetit.

Le peptide PYY3-36

Ce peptide porte un nom qui pourrait presque servir à baptiser un robot dans starwars. Il est produit par l’intestin, et le taux de ce peptide dans le sang s’élève très rapidement quand on ingère des aliments. Il permet de contrebalancer l’effet de la ghréline et contribue à diminuer le signal de faim au fur et à mesure qu’on mange.

La physiologie n’explique pas tout

Si comprendre les variables physiologiques aide à comprendre les mécanismes de l’appétit, elles ne suffisent pas pour permettre d’expliquer pourquoi nous avons faim alors que notre physiologie n’envoie pas de signaux exprimant un besoin de refaire le plein d’énergie.

Pour prendre sa « décision » finale, notre cerveau va également tenir compte de notre état émotionnel. Même si sur le moment nous n’avons pas faim, une simple odeur de croissant chaud peut nous donner envie d’en manger. Car nous associons l’odeur à quelque chose d’agréable.

De plus nous mangeons également pour nous faire plaisir, et dans nos sociétés qui deviennent de plus en plus stressantes, pour beaucoup de personnes l’alimentation est la seule façon qui reste pour se faire plaisir. Notre état émotionnel aura donc son mot à dire dans l’équation finale de l’appétit.

De même notre système nerveux autonome qui contrôle plusieurs fonctions autonomes comme la respiration ou la digestion influencera également la sensation d’appétit. Si le système parasympathique est sollicité, comme il a en charge la digestion, un parasympathique trop haut peut stimuler l’appétit.

Au final on peut estimer que l’équation de l’appétit a 3 composantes :

  • La physiologie
  • Les émotions
  • Le système nerveux central

Ce qu’on peut résumer par le schéma suivant :

Appétit et aromathérapie

Une fois qu’on a compris l’équation de l’appétit, on réalise qu’il est difficile d’agir sur la partie physiologie car ce n’est pas la partie la plus prépondérante dans la sensation de faim.

Avec les huiles on va surtout agir au niveau émotionnel, même si certaines huiles comme le patchouli peuvent diminuer la résistance à la leptine qu’on retrouve dans certains cas d’obésité.

Les huiles qui stimulent l’appétit

On a le poivre noir dont j’ai parlé dans une publication la semaine dernière, qui est un puissant stimulateur d’appétit. Une inhalation d’une minute avant de manger suffit pour le stimuler. On a également des huiles essentielles comme celles de cannelle, gingembre, giroflier, curry, fenouil, noix de muscade et même lavande. À ça on peut ajouter l’odeur de vanille qui stimule l’appétit.

Les huiles qui réduisent l’appétit

Les huiles capables de réduire significativement la pulsion de faim sont plus difficiles à trouver. Néanmoins on a des résultats intéressants avec l’olfaction longue d’huiles essentielles de pamplemousse, pin, menthe poivrée, d’osmanthus fragans qu’on appelle aussi l’olivier odorant. Une olfaction de trente minute de patchouli réduit également la prise alimentaire. D’ailleurs le patchouli fait partie des huiles qui pourraient limiter la résistance à la leptine dont j’ai parlé dans la partie théorique. Les graines de carvi ont donné également quelques résultats.

Des études mentionnent l’utilisation d’huiles essentielles par voie orale, mais sincèrement à éviter car les études n’ont pas évalué les effets indésirables à long terme. Notamment on parle du thymol pour diminuer la résistance à la leptine, une utilisation de longue durée est donc à proscrire.

Les principes actifs qui agissent sur l’appétit

Les stimulants

linalol, zerumbone, eugénol, méthyleugénol, acétate d’eugénol, trans-cinnamaldéhyde, acétate de cinnamyle, alcool trans-cinnamylique, 1-phényl-2-butanone, benzylacétone, acétate de bornyle, vanilline, vanillylacétone, éthylvanilline, myristicine, 2-méthoxycinnamaldéhyde, 3-phénylpropionaldéhyde, benzoate de benzyle, salicylate de méthyle , p-aniscétone et DMHF

Les réducteurs

le citral, le limonène, le D-limonène, le β-citronellol, le thymol et le 1,8-cinéole

Sources scientifiques

Effects of Essential Oils and Fragrant Compounds on Appetite: A Systematic Review
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10178777/

Integrative Hedonic and Homeostatic Food Intake Regulation by the Central Nervous System: Insights from Neuroimaging
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9032173/